sachawawa, nous voilà... ép. 11
Donc, après Tarapoto, nous sommes partis pour Covento, un petit pueblo de 3 maisons !! J'exagère à peine!! Pour y arriver, on a pris un collectivo, une voiture collective à la sortie de Tarapoto où on a attendu que la route ouvre. La route est en travaux et c'est tant mieux. Ça se goudronne, du coup, le trajet dure 1h30 au lieu de 4h !! La route est fermée de 6h du matin à 18h. On attend parmi la file de véhicules en regardant le soleil se coucher. Quand la route ouvre, c'est le rallye qui commence. Notre chauffeur, fort sympathique au demeurant a envie de nous montrer son talent de fou du volant. Et ça double en virage, dans la nuit et dans la brume. C'est une route de montagne. Je suis limite border line de dégueler avant l'arrivée, moi qui vomit quand je vais à Auron ou Belvédère, d'ailleurs j'embrasse Alain et Babette au passage !! Il est temps qu'on arrive. Ouf !! Je rote un bon coup. Je reprends des couleurs.
Et on arrive à Sachawawa, là où on va passer 12 jours. Sachawawa est une association, ça veut dire "enfants de la forêt", le but est de préserver la forêt qui est pas mal défrichée, de faire se reproduire des animaux en voie de disparition, de créer un centre pour enfants abandonnés, de les recueillir, de les éduquer, de leur enseigner les plantes et de quoi travailler et s'assumer. C'est un centre écologique et thérapeuthique crée par Christine, une française, un petit bout de femme énergique avec une force intérieure incroyable. On est bien ici, c'est chaleureux et vivant. On sent une bonne énergie. On décide de rester ici donc, le temps de faire un travail sur soi. Un travail au sein de la nature avec les plantes médicinales d'ici. C'est donc parti pour une diète. Diète de 6 jours et post-diète de 3 jours, chacun isolé dans son tambo dans la forêt, sans nul autre contact que Christine et Tecer qui viennent nous amener la plante avec laquelle on diète (au goût infâme, et je pèse mes mots, faut vraiment avoir la volonté et savoir que c'est pour un bienfait incroyable!!), l'eau, faut boire 1,5 litre d'eau et l'unique assiette de riz collant de la journée. Je pense à mon retour en France et aux merveilleux petits plats que je vais me concocter (lasagnes aux blettes et au chèvre, velouté-purée de potiron-carottes, chili con carne, etc...) Bref, faut que je vous explique le tambo. C'est un toit de palme, 4 poteaux pour le tenir et des planches surélevées sur lesquelles est posé le matelas pour dormir et la moustiquaire indispensable. Il n'y a aucun mur autour. C'est ouvert sur la forêt, ses bruits, ses animaux et mon imagination débordante qui voit des animaux dans chaque bout de bois !! La première nuit, bonjour !! J'ai un peu les choquottes. Dès que la nuit est tombée, donc à 18h30, je me suis empressée d'aller faire pipi une dernière fois, car après pas question de sortir de ma moustiquaire, quitte à me faire pipi dessus !! Et là, la vie de la nuit commence... croassements de grenouilles, oiseaux, feuillages qui craquent... je me suis renseignée pur savoir quelle attitude adopter si je rencontre un jaguar... Heureusement que la lune s'est levée peu après pour faire son halo bleuté qui a un peu éclairé tout autour...
à suivre...
Cyber café. Moyobamba. 2 à l'heure...