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des nouvelles de Karine
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10 avril 2009

le bus le plus pire du monde - 3ème partie... ép. 20

Dormir, enfin, sur mes deux oreilles. Chacune à son tour. Selon les virages. Le bus s'arrête. C'est l'heure de déjeuner. J'ai faim. Une fois n'est pas coutume, on va manger dans ce "routier". Même si on n'est pas sûr de l'hygiène. Mais là j'ai 8 crackers dans le ventre depuis hier soir. Et le prochain repas sera ce soir. Donc, je veux manger. Seb dormait bien. Il a du mal à émerger. Je le secoue parce que la vie m'a appris que les bus peuvent oublier des gens en route et ne s'arrêtent pas bien longtemps. On descend au "routier". On s'installe pour manger une tortilla bien huileuse, ce qui changera du poulet avec du riz. C'est bon, mais huileux. C'est huileux mais bon. Ce n'est pas une tortilla à l'huile. C'est une tortilla aux légumes. Et une au thon. Le bus klaxonne lorsque j'en suis à mon avant-dernière bouchée. J'enfourne ça en un quart de millième de seconde et plus rapide que l'éclair je suis installée dans mon siège.

Rizières, bananeraies, c'est vert, vert, vert. C'est grand et c'est beau.

Des gens vont aux toilettes. La porte est super dure à ouvrir visiblement. Nous sommes juste à côté. Au bout d'un moment, ça sent pas très bon. En fait, quand quelqu'un ouvre la porte, ça pue. C'est horrible.
20h00 : on arrive à Chiclayo pour déposer des voyageurs. Quelque chose me dit que le bus ne s'arrête pas longtemps, mais au moins celui-là, il klaxonne pour prévenir quand il part. Je fais de la délation : ça c'est la compagnie Paredes Estrella. Et l'autre celle du bus le plus pire du monde avec le chauffeur semeur c'était Civa. Je descends faire pipi mon PKU dans la poche. Je fais vite. Je suis encore en suspension sur mes cuisses quand j'entends le bus klaxonner. Je cours. J'ai un nouveau rêve dans la vie. Pouvoir faire pipi et plus si affinités dans la quiétude, la tranquillité d'esprit et le bonheur d'une chasse d'eau qui fonctionne. En attendant, je vois le copilote venir avec un grand seau pour nettoyer les toilettes. Il met un produit qui sent bon genre bubble gum. Il nous demande si l'odeur, ça va. Impecc. Pour l'instant.
C'est reparti. On a encore toute une nuit de trajet. Je n'ai pas encore fait le calcul, mais je ferai une belle carte en traçant notre trajet au feutre avec les distances, ça sera bien plus parlant !!!!

Le copilote nous met un film, super, "Commando" avec l'actuel gouverneur de Californie Schwarzenegger... il n'avait pas plus récent, ou plus intéressant... Bon, on regarde, ça fait passer le temps. En plein milieu de l'action, il coupe le film. Arrêt pour manger. Cette fois, on ne mangera rien, car on est barbouillés avec Seb. Pour lui ce sera coca-cola. Pour moi, ce sera thé chaud. Serait-ce le repas de midi qui nous reste sur l'estomac ?
Je remonte dans le bus fissa, car il y a des sankudo (race de moustiques) qui errent dans le coin. Il y en a même qui sont entrés dans le bus. Les gens font la chasse au moustique. Manquait plus que ça !!!!
Le bus repart. On ne verra jamais la fin du film. C'est le deuxième bus qu'on prend où on nous met un film, qu'on nous arrête à cause de l'arrêt repas et qu'on ne remet pas. Mouais. On se doute qu'à la fin, Schwarzenegger gagne mais quand même !!!! L'odeur des toilettes commence à être infecte. Non pas juste quand quelqu'un ouvre la porte, mais tout le temps. Qu'est-ce qu'ils ont tous à aller aux toilettes ??!! L'odeur ressemble à du bubble-gum à la merde... je me dis que quitte à en supporter l'odeur, j'irai me soulager moi aussi en me pinçant les narines. Déjà que je passe le voyage le nez dans mon pull à cause de l'odeur... La nuit est tombée depuis longtemps. Comme les sièges d'à côté ne sont pas occupés, Seb et moi prenons chacun 2 sièges pour s'allonger. C'est mieux pour dormir.

Dans la nuit, j'ai trop envie de faire pipi. Courage. J'y vais. Tout le monde dort. La porte est méga dure à ouvrir. Il faut de la force. J'ouvre. Et là je vois. ça flotte. En fait, l'évacuation ne marche pas. J'ai trop envie. Je referme la porte. Elle est vraiment dure. Je flippe en me disant que la porte est vraiment dure, que si je n'arrive pas à l'ouvrir je suis dans la merde. Surtout, qu'à côté, les gens dorment. Je m'imagine déjà enfermée aux toilettes, dans ce cagibi horrible, à devoir taper sur la porte. Je veux ouvrir la fenêtre. Ah, elle est déjà ouverte. La cuvette est au-dessus du moteur, donc ça chauffe, donc ça fait diffuseur d'odeur, comme les bougies parfumées, sauf que là, ce ne sont pas des bougies parfumées... je comprends pourquoi l'odeur est si diffuse... je fais ce que j'ai à faire, encore une fois dans le stress... je me rhabille vite et je cherche même pas à comprendre, je donne direct un coup de pied dans la porte pour l'ouvrir. ça s'ouvre. Ouf ! Je suis sauvée. Une petite dame est derrière la porte. Mumm. Elle veut y aller. Elle ne sait pas encore... elle n'arrive pas à ouvrir la porte. Je l'aide. Elle entre. Je ne ferme pas. Elle ne pourra jamais l'ouvrir elle-même de l'intérieur. Elle voit et ressort aussitôt. Je fais signe que je comprends. Je referme la porte. Je retourne me coucher. Que d'épreuves !!!

Je dors. Le jour se lève. 5h30. On arrive à Lima. En périphérie. C'est super étendu. Une heure pour arriver au centre. J'ai mal au bide que j'en peux plus. Je dis à mon corps de se retenir. Je lui promets des vrais toilettes bientôt. On arrive vers 7h00 au terminal des bus. Quand je me lève la douleur au ventre est terrible. Je demande à Seb de  gérer les sacs, moi je file aux toilettes du terminal que j'ai repéré, mes 50 centimes et mon PKU dégainés.
Les 50 centimes que j'ai le mieux dépensé de ma vie...

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