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des nouvelles de Karine
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des nouvelles de Karine
26 septembre 2009

des pétales blancs et rouges suite et fin

Des ordres. Il allait donner des ordres. Plus vif que l’éclair, il descendit quatre à quatre l’escalier princier. Il ne lui fallut pas plus de quatorze minutes pour atteindre les cuisines dans lesquelles s’activaient pas moins de douze sujets. Son arrivée intempestive troubla des serviteurs peu habitués à voir  le prince dans les cuisines.
De la soupe se répandit au sol. Des cuisses de poulet volèrent dans le ciel. Un doigt fut coupé. Tout bavardage ayant cessé, le prince n’eut pas à réclamer le silence. Il ordonna que la moitié des effectifs aille sur le champ cueillir toutes les roses blanches et rouges du jardin et que les pétales en soient délicatement ramassés et vaporisés un par un. « Et que cela soit fait avant le coucher du soleil et avant le retour de la princesse.
Et que dès que je taperai dans mes mains, les pétales devront être jetés en pluie au dessus de la princesse » précisa-t-il.

Le prince charmant fort satisfait de l’autorité dont il fit preuve se demanda ce qu’il allait bien pouvoir faire jusqu’au soir. Il n’avait toujours aucune idée de l’endroit où se trouvait sa belle, mais il était rassuré quant au déroulement des évènements à venir. Cela ne pouvait être que de bon augure. Il avait pris le destin par les rênes. La belle ne pouvait que lui sauter au cou devant tant d’attention. Il regagnerait des galons dans le cœur de sa belle. Il le savait. Tout était pour le mieux. Maintenant que tout était pour le mieux, il décida qu’il était temps qu’il s’occupe de lui. Il irait à la chasse et rentrerait triomphant de cette journée parfaite où il serait un héros.

Le prince charmant se rendit aux écuries afin de faire seller son cheval, son favori. Un grand cheval blanc et gris qui avait fière allure. Le prince sur sa monture n’était que splendeur. Il le savait. Quand sa monture fut prête, il l’enfourcha avec toute la noblesse de son rang. Il s’élança dans la forêt, suivi de son fidèle chien "Pourquoi".

Il passa la plus merveilleuse journée qu’il fut possible de passer, le cœur habité comme jamais à la perspective de retrouver sa belle et l’imaginant les larmes aux yeux, les cheveux plein de pétales, lui susurrer les plus beaux mots d’amour que la terre ait porté. Il décida d’ailleurs de ne tuer aucun animal. Il vit une biche qu’il admira et qu’il interpréta comme un signe du bonheur à venir. Toute la journée, il se promena ainsi dans la forêt, admirant, là un lapin, ici un arbre, là un faon et quand il fut temps, il prit le chemin boisé qui menait au château. 

Quel ne fut pas son étonnement une fois arrivé de découvrir une agitation sans pareille. Il laissa sa monture à l’écurie et accouru s’enquérir de ce qu’il se passait. La belle était à l’origine de ce tintamarre. Le prince charmant arriva auprès de la belle et la prit par la main.
- Ma belle, je sais que tu es fâchée. Je ne t’ai point vu ce matin dans le lit et j’ai compris. Voici ma surprise pour toi. Je ne veux point te faire attendre.

Il tapa aussitôt dans ses mains et des milliers de pétales volèrent au-dessus de la tête de la belle et de la sienne. Stupéfaite, la belle s’exclama :
- Ainsi, c’est toi qui as ordonné à nos servants de défigurer ma magnifique roseraie pour…pour un lancer de pétales ?
Légèrement déconfit le prince argua :
- Mais ma belle, c’est aujourd’hui notre anniversaire de mariage et tu m’avais exprimé le souhait de recevoir une pluie de pétales de roses blanches et rouges fraîchement coupées…

La belle, plus furieuse que jamais, hurla que «oui, elle voulait une pluie de pétales de roses blanches et rouges fraîchement coupées après la rosée et avant le lever du soleil, mais que non, elles ne devaient pas venir de la roseraie princière et que non, ce n’était pas leur anniversaire de mariage ».
Elle reprit sa respiration et ajouta :
- C’était hier.

***

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