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des nouvelles de Karine
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des nouvelles de Karine
11 juin 2009

une tomate avait explosé... suite et fin

C’était celui qui avait découvert la tomate.
C’était l’éclair au chocolat. L’éclair au chocolat fit de suite mauvaise impression à l’inspecteur Pomme. Il était arrogant et suffisant. Il prenait de grands airs. Il n’inspirait pas confiance à l’inspecteur Pomme. L’inspecteur Pomme demanda à l’éclair au chocolat de raconter dans quelles circonstances il avait découvert la tomate. L’éclair au chocolat était visiblement retourné. Il inspira longuement et renifla bruyamment, puis il déclara à l’inspecteur Pomme qu’il était dehors comme d’habitude aux alentours de vingt trois heures. L’éclair au chocolat était un être nocturne. Il vivait la nuit. Il déclara ne pas avoir bougé de la chambre quand il a entendu un bruit. Il avait alors sursauté. Il était d’une nature froussarde. Il avait tremblé. Puis il avait rassemblé son courage. Il s’était dirigé vers la cuisine. Là où il avait entendu le bruit. La lumière était allumée. D’habitude, à cette heure là, c’est rare. Il avait de suite compris qu’il s’était passé quelque chose. Il s’est dirigé vers la table, quand il l’a vue. Elle était là. Gisante. Sur le mur. La chair dégoulinait. Elle était broyée, aplatie, en purée. Les pépins étaient éparpillés. Le spectacle n’était pas beau à voir. L’éclair au chocolat avait vomi. Et il avait de suite prévenu la police. Il n’en savait pas plus. L’inspecteur Pomme n’était pas satisfait de cette explication. Il demanda à l’éclair au chocolat si des témoins pourraient confirmer ses dires. Celui ci secoua la tête. Il était seul dans la chambre quand ça s’était passé. L’inspecteur le remercia et prit congé.

L’inspecteur Pomme aimait rentrer chez lui après une journée de travail éreintante. Il aimait retrouver son bon gros panier à fruits en bois, souvenir de Madagascar. Là, il retrouvait sa femme, la poire. Elle était bonne et merveilleuse. Ils s’étaient rencontrés quatre ans plus tôt à un baptême, et depuis, ils ne s’étaient plus quittés. Il aimait, le soir, parler de ses enquêtes avec sa femme. Elle était toujours de bon conseil. Elle avait un avis pertinent et une objectivité sans pareille. C’était grâce à elle qu’il avait résolu le double assassinat du melon et de la pastèque. Alors, il lui parla de cette affaire. De l’affaire de la tomate. Des différents suspects. De l’avocat. De la salade. De la banane. Du poivron vert. De l’éclair au chocolat.

Il lui en parla tout en prenant un bain de chocolat chaud. Il aimait se délasser pour libérer son esprit et pouvoir mieux réfléchir. Sa femme lui fit un bon massage au sucre. Il adorait ça. Sa femme était si bonne. Elle lui fit répéter plusieurs fois les différents témoignages. Elle récapitula les faits. La mort naturelle étant écartée, il s’agissait d’un meurtre. Qui avait le plus intérêt à voir disparaître la tomate ? Elle s’interrogea sur les personnalités des uns et des autres.
Elle excluait la salade. Celle-ci n’était déjà plus toute jeune et n’était pas assez forte pour commettre pareil crime. Car il fallait avoir une certaine force pour lancer la tomate contre un mur.
Le poivron vert semblait être le suspect idéal. Mais la femme de l’inspecteur n’y croyait pas. Malgré leurs disputes, le poivron et la tomate étaient très proches, et la disparition de la tomate ne faisait que renforcer la solitude du poivron. Non, ça ne collait pas. Ça ne pouvait pas être le poivron.
L’aubergine était trop bien élevée pour commettre un pareil forfait. De plus, elle n’y gagnait rien.
La banane, elle était trop folle pour tuer quelqu’un. Elle était peut être légère, mais la poire ne la voyait pas comme une meurtrière.
L’éclair au chocolat, quant à lui, semblait avoir toutes les raisons de vouloir la mort de la tomate. La tomate était sa plus grande rivale. C’était son ennemie jurée de toujours. La tomate était l’incarnation de la bonne mine du teint frais, alors que l’éclair au chocolat n’était que sucre et calories.

La poire pensait que l’éclair au chocolat avait très bien pu tuer la tomate dans un accès de jalousie. L’inspecteur Pomme réfléchissait à ce que lui disait sa femme. C’était très intéressant. Il était sûr qu’elle n’était pas loin de la vérité. L’inspecteur Pomme prit sa femme dans ses bras, et lui promit de l’emmener au presse-agrumes dès que l’enquête serait résolue. La poire frémit de joie à cette idée.

Le lendemain, l’inspecteur Pomme se rendit au commissariat. Il alla au labo où on lui remis les analyses des empreintes digitales. Il étudia le compte-rendu. Sur la tomate, on avait retrouvé des traces de chocolat. Bingo ! Il avait trouvé le meurtrier.

Il se rendit chez l’éclair au chocolat. Il procéda à son arrestation et lui lit ses droits. L’éclair au chocolat protesta et clama son innocence. L’inspecteur Pomme lui annonça qu’on avait retrouvé ses empreintes digitales sur la tomate. Les preuves étaient irréfutables. L’éclair au chocolat s’effondra.

Il reconnut qu’il avait tué la tomate. Mais que ça avait été un accident. Il n’avait jamais voulu sa mort. C’est vrai qu’il ne l’appréciait pas beaucoup, mais de là à vouloir sa mort !
L’éclair au chocolat était dans la chambre comme tous les soirs, quand il entendit du bruit. Ça venait de la cuisine. Il devait être vingt et une heures. Il alla voir qui ça pouvait être. Habituellement, c’était les glaces ou les biscuits qui sortaient à cette heure, mais ce soir là, c’était la tomate. Il lui demanda ce qu’elle faisait là. Elle lui répliqua que ce n’était pas son affaire. Qu’il n’avait qu’à se mêler de ce qui le regardait. Le ton à commencer à monter entre eux, et dans un accès de colère, l’éclair au chocolat a pris la tomate et l’a lancée contre le mur. Il avait de suite regretté son geste, mais c’était trop tard. Il ne pouvait plus revenir en arrière. Alors il était reparti dans la chambre. Et puis, il avait prévenu la police, en racontant sa version des faits.
L’inspecteur Pomme passa la menotte au cou de l’éclair au chocolat et l’embarqua. Il était satisfait de sa journée.
Demain, il emmènerait sa femme au presse-agrumes.

***


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