la nuit du moustique

voilà une nouvelle qui est d'actualité... le moustique étant très très très très très présent au Pérou, et qui plus est, en nombre... je vous en dirai des nouvelles !!!!!!

Il était épuisé.

Le jour n’allait pas tarder à se lever.

Toute la nuit, il avait veillé et chassé. Sans aucun résultat. Il avait même frôlé la mort à plusieurs reprises. Maintenant tout semblait à nouveau calme. Plus un bruit ne se faisait entendre. Peut-être l’ennemi s’était-il endormi. Enfin, aurait-il réussi à prendre le dessus sur son adversaire ? Aussi épuisé qu’il était, son ennemi l’était peut-être davantage encore. Cependant, il restait attentif au moindre changement d’humeur, à la moindre vibration de l’air. Il n’avait aucunement envie de se faire surprendre maintenant, après avoir tant lutté. Ce serait vraiment trop bête. Une faute d’inattention, et ce serait fini. Tout ce pourquoi il s’était battu jusque là serait alors réduit à néant en un éclair.

La vie était peut-être longue, mais la mort ne prenait que quelques secondes. Un coup de main, ou encore de savate, parfois même un journal et son affaire aurait été faite.

Bien des amis à lui étaient morts dans d’atroces conditions. Toujours de la même façon, toujours écrasés contre un mur. Mais avec des instruments divers et variés. Il se demandait ce que les malheureux avaient alors pu ressentir. L’être humain n’avait pas sa pareille pour imaginer les pires tortures. La mort pouvait survenir à chaque instant. Partir en mission la nuit semblait le meilleur moment. C’était à ce moment là que les êtres humains s’endormaient, que leur attention cessait. Et pourtant, certains étaient fourbes, ils ne dormaient pas. Ils faisaient semblant et quand on arrivait auprès d’eux dans un battement d’ailes, soudain ils s’agitaient et brassaient l’air avec leurs deux grandes pattes, manquant de donner la mort à chaque instant.

Si les moustiques revenaient tant de fois victorieux de leur chasse nocturne, c’était bien parce que l’être humain était peu apte à se défendre correctement. Il n’était que grossier et maladroit. L’être humain ne devait pas avoir un organe visuel très développé se disait le moustique.

A ce stade de ces réflexions, le moustique en alerte se demandait quoi faire.

Allait-il reprendre son vol pour essayer de récolter ce qu’il était venu chercher. Il la voulait sa goutte de sang. Il allait l’avoir. Non, il n’était pas une mauviette, il ne rebrousserait pas chemin maintenant. Il faudrait qu’il se dépêche, car le jour pointait déjà son nez.

Plongé dans ses pensées, il ne sentit pas le danger. Soudain, alors qu’il n’avait rien vu venir, une grosse masse rose vint s’abattre sur lui dans un fracas inouï. Il ne sentit plus son corps.

La mort l’avait frappé.

Un instant plus tôt, il croyait y avoir échappé, mais elle l’avait rattrapée, sournoise.

Il n’avait pas souffert.

Il vit alors une grande lumière blanche venir du ciel. Un halo lumineux comme il n’en avait jamais vu. Il sentit qu’il quittait son corps. Il s’éleva étourdi dans un sentiment de bien être absolu. Il n’était pas seul. Des dizaines, des milliers d’autres moustiques partaient comme lui pour le paradis des moustiques.

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